T’es là, assis, avec ton dos qui colle le mur parsemer de moisissures et t’attends. T’attends quoi ? T’en sais rien. Tu patientes, c’est tout. Ton regard parait vide. Il l’est. D’un coup, tu sens un bras frôler ta peau. Tu baises les yeux et tu là vois. Elle est couchée sur le simple matelas posé à terre qui te sert de lit. Son corps frêle et pale te répugne presque. Elle est si maigre. Encore une anorexique. Il n’y a plus que ça. Tu colles ta tête contre le mur et tu pousses un léger soupire. Tu finis par reposer tes yeux sur son corps dénué de tout mouvement. Elle lui ressemble tellement. Tes poings se serrent alors que la colère s’empare de toi.

Un jour, tu découvres l’amour. Ce sentiment qui te fou les boules. Qui te fais atterrir sur un petit nuage. Tu es dans ta bulle. Il n’y que toi.. Et elle. Personne d’autre. T’es dans ton cocon et personne ne peut t’enlever ce sentiment de bonheur qui parcours tes veines quand tu poses le regard sur elle. Quand elle te sourit. Quand elle pose ses yeux sur toi. Ou quand ses lèvres se baladent le long de ton cops. Tu te demandes souvent ce que t’as fait pour la mériter et au final, tu laisses tomber cette question. Elle est là, tu n’as besoin que d’elle. Ton monde s’arrête à la seule prononciation de son prénom. T’es qu’un gosse innocent à l’époque, t’as rien vu venir. T’es même pas conscient de tes actes. Pour toi, c’est la perfection incarnée. T’aurais pu faire n’importe quoi pour elle. Ce que tu as fait. Il a fallu qu’elle arrive près de toi, les larmes ruisselantes le long de son doux visage, à plusieurs reprises, pour que tout dérape. « Il me bat. » Ses paroles résonnent dans ta tête. Tu n’acceptes pas. La voir si fragile. Si vulnérable, t’arrache le cœur. Tu lui proposes aussi sec plusieurs choix pour l’aider. « Pars de chez toi, fugue. » « Partons ensemble, le monde est à nous. » L’enthousiasme se lit clairement dans ta voix. Tu penses qu’elle va approuver tes idées. Tu te trompes. « Il faut le tuer. » Tu la regardes, les yeux gros comme des balles de kicker. La décision que tu vas prendre sera sans doute l’une des plus importantes de ta vie.  L’une de celles qui va te faire changer du tout au tout et qui va te faire devenir ce que t’es à l’heure actuelle. Sur le coup, tu réfléchis pas. T’es jeune et le monde t’es acquis. Tu la prends dans tes bras. « D’accord. » Le début de la fin.
Tu as tué une personne. Muni d’un couteau, tu as tendu un piège à cet individu que tu pensais déranger d’esprit. Elle t’a embobinée et t’as rien vu venir. Tu te retrouves seul face à tes démons. La nuit, tu te revois muni de cette arme. Elle est partie. Elle avait juste besoin de toi pour se débarrasser d’un pion qu’elle jugeait trop encombrant. Tu l’aimais. Tu t’es fait avoir. Tu te sens mal. Abandonné.

Tu es pris de tremblements. Le manque commence à se faire ressentir. Tu te lève d’un bon. Tu t’enfermes dans la salle de bain. Tu t’adosses contre la porte, muni d’un miroir et d’un vieux billet enroulé, tu renifles une fine ligne de poudre blanche. Apothéose. Une multitude de grains de couleurs s’empare de toi. Tu souris bêtement. Ce que t’es bien là. Tout béat dans cette pièce miteuse à l’état plus que lamentable. Tu restes accoutrer là quelques instants. T’es joyeux. Tu te sens bien. Tu finis par te lever pour retrouver cette femme. Elle est toujours allongée. Tu ne fais même pas attention à son corps nu, tu en as assez vu comme ça. D’un coup, tu lui assènes un coup de pied sur la cuisse. « Allez dégage cocote. »  Ta voix laisse transparaitre de la colère. De la haine. Tu penses encore à ELLE. A cette ressemblance qui les unis. La fille n’ose rien dire. Elle se casse simplement. Bon vent.  

Tu te balades dans la rue, titubant. Dans quel état tu es encore. Tous les jours c'est la même chose. Tu ressemble plus rien et pourtant, t'en a rien a foutre de l'image que tu renvoies aux autres. De toute manière tu continues de plaire aux meufs alors à quoi bon. Ce sont bien les connards qu'elles préfèrent. A croire qu'elles aiment souffrir. Cette pensée t'arrache un rire sarcastique. T'es un briseur de coeur. Au loin, tu aperçois une mère et son enfants. Tu les vois changer de trottoir pour ne pas te croiser. BIM.

On t'a volé ton enfance.. Sans rien te dire, on t'a enlevé. ENVOLÉ, BRISÉ, DÉTRUIT. On t'a arraché de ta famille. T'es qu'un gosse qui ne demande qu'à vivre auprès de sa mère et de son père. Dès que leur visages s'approchent du tien, tu affiches un petit sourire coquin. Ta première dent vient de sortir. Voir la fierté sur leur visages.. Tu t'en souviendras toute ta vie. T'es leur perle, ils sont ton piler. Tu as besoin d'eux, ils ont besoin de toi. Indépendant l'un de l'autre, vous avez été cruellement arraché sans pouvoir réagir. C'est un pleine nuit, tu dors. Tu rêves tranquillement. Tu finis par te réveiller dans un autre lieu. Vous êtes sur la route. Tu comprends rien, t'es si jeune. T'as toute une vie pour comprendre. En attendant, tu oublies petit à petit tes racines et ta vraie famille. Tu grandi dans cette atmosphère qui te semble être la tienne. Tu as un père mais pas de mère, elle est dite morte. Il a suffit que tu commettes ton premier meurtre, que les cauchemars se succède pour que d'un coup, ton passé remonte à la surface. Tu commences à te sentir mal, tu poses des questions à celui qui semble être ton père mais il nie. Un jour, tu découvres le pot aux roses. Tu crises, t'es tellement hors de toi, mal dans ta peau que tu te dégotes une arme à feu. « POURQUOI TU M'AS FAIT CA ? » Tu cries. T'es à bout de souffle. Tu t'ai fait avoir pour la deuxième fois. Le verre est rempli, il déborde, tu exploses. Il nie, se défend. Il dit que t'es fou. Tu pètes un câble et tu tires. Ça résonne. Ta vue se trouble. Tu es un meurtrier, meurtri par tant de souffrances. Tout est fini. Tu souffles. Tu t’écroule à terre et tu fini par fuir ton crime. Tes crimes. Tu fuis loin, loin de tout ça et de ton passé dorénavant inexistant. Ton prénom change, ton nom change. Tu changes du tout au tout. Ta vie recommence. Tu n'es plus le même. Adieu jeune garçon naïf et sensible que tu étais.

Ce que t'aimes toi, c'est mettre ta gueule d'ange en avant pour finalement montrer ta vraie nature. Tu les fait tous craquer et tu leur fait regretter aussi tôt. T'es un joueur. T'es un connard.T'es un sans coeur tout simplement. T'es comme ça. T'es simplement TIGRA.

Ton reflet disparait dans l'ombre des ténèbres. Sans rien pouvoir faire, tu laisses cette personne que tu étais disparaitre petit à petit. Tu finis pas faire naitre un être sans coeur en toi. Dénué de tout sentiments. La compassion, tu connais pas. PLUS. T'es qu'un gros con qui baise comme tu changes de t-shirt. Tu te fiches de blesser, tu n'en a que pou ton petit plaisir personnel. Ils t'ont brisé, tu te venges sur chaque personne que tu peux croisé. Ils t'ont enlever celui que tu étais. A jamais.