paris, capital de la mode. paris, ville de l'amour. paris, capitale gustative. paris, paris, paris. en tout cas, dans ton monde, paris, c'est la ville qui t'a accueilli pour ta naissance. plus précisément, t'es née à la maternité saint-vincent de paul, qui aujourd'hui n'existe plus, à cause de méfait plutôt sordide. de bonne famille, tu fais peut-être part des rares être vivant à n'avoir manqué et à ne manquer de rien. ton père, c'est ce type qui de ses deux mains, s'arrange à remettre en confiance toutes ses vieilles femmes ridés, rattrapé par la jeunesse, il est chirurgien esthétique. ta mère, c'est celle qui fait et défait la mode, aucun article, aucune photo, ne peut-être diffuser dans le vogue paris sans son approbation, elle est la directrice de vogue paris. au milieu de tout ça, il y a toi, toi et juste toi. non, ce n'est pas la réel vérité, tu n'es pas toute seule. tu ne fais pas partie de ce cliché où tes parents ne sont pas présent dans ta vie, au contraire, ils ont toujours fait de leurs mieux pour l'être, quitte à t'amener sur leurs lieux de travail. puis il y avait jackson... ton ami d'enfance, ton meilleur ami, ton tout, ton ombre.

jackson, tu le connais presque depuis ta naissance. voisin, copain de nounou, pour des parents qui n'avaient pas forcément le temps de tout gérer, mais qui faisaient de leurs mieux. tout à commencé quand il t'a tiré les cheveux pour la première fois et sûrement pas la dernière. relation fusionnelle, tu as évolué avec lui, grandis à ses côtés. tu t'es tellement habitué à sa présence dans ta vie que le jour où tu as appris son départ pour acapulco, tu n'as fait que pleurer. tu n'as même pas daigner lui parler pendant plusieurs jours, tu ne supportais pas de le voir en sachant que tu allais partir. il t'avait laissé ton espace, tu avais eu le temps de réfléchir, de te rendre compte que dans ta tristesse, tes sentiments à son égard avaient évolué. dans ta tête et dans ton coeur, il n'était plus simplement ton meilleur ami, tu en étais amoureuse. faire cette découverte sur toi-même t'as aidé à revenir vers lui, profiter de tes derniers instants, jusqu'au dernier. et tu l'as fait.

chez lui, tu étais présente pour lui dire au revoir, dans une heure il quittera cet appartement, il quittera paris, il te laissera seul. avant de rentrer dans sa chambre tu avais essuyer les nombreuses larmes qui accompagnaient tes joues ses jours-ci. tu avais essayer de rire, mais ce n'était pas la peine il avait compris ta tristesse. il l'était aussi. un touché, deux touché, tu te sens frissonner à son contact, mais cette fois-ci il ne s'agissait pas que de toi. vous étiez deux. et puis comme une évidence, vous vous abandonnez l'un à l'autre. t'as quinze ans et tu viens d'avoir ta première fois avec ton meilleur ami. meilleur ami qui dans quelques minutes te quitterait pour vivre au mexique. le voir s'en aller fut éprouvant pour toi. pourtant tu t'es résigné à vivre, parce que toute façon tu n'avais pas le choix. mais au fur des semaines, tu te sentais plus qu'affaiblis qu'autre chose, tes parents ont remis ça sur le départ de jackson sauf que ça allait plus loin que ça. beaucoup plus.

tu avais du retard. un peu jeune, tu te disais juste que c'était dû au stress. puis ton amie léa te dit que tu devrais essayer de faire un test, que après tout ce n'était pas comme si tu étais vierge. alors tu l'as fait. l'attente de ce test fut la plus longue minute de ton existence. en attendant, elle a pu être la plus longue, mais ce qui allait suivre allait te poursuivre toute ta vie. enceinte, c'est ce que le résultat t'annonçait si chaleureusement. tu ne sais pas vraiment sur le moment qu'elle était ta réaction, tu étais bien trop choqué pour en avoir un quelconque souvenir, mais tu sais qu'après une grande réflexion, tu n'avais pas été si étonné. pour toi, jackson et toi, vous étiez fait pour être ensemble, cet enfant dans ton ventre, n'était que l'accomplissement de votre amour. la raison principal de ton envie de le garder, en plus d'être contre l'avortement. ce fut un scandale dans ton entourage, tu as été traité de tous les noms. tu aurais pu chercher du réconfort auprès de ton meilleur ami, mais non tu ne l'as pas mis dans la confidence. tu n'avais pas envie de lui gâché sa vie. il n'avait pas à assumé ce rôle pour toi.

tu avais quinze ans à cette époque, tu en as vingt désormais. cette grossesse fut très compliqué pour toi. être aussi jeune et porter un enfant dans son ventre n'a pas été chose facile. tes parents ont tout d'abord souhaité que tu avortes, tu as refusé. en suite, ils ont souhaités que tu l'offres à l'adoption, tu as refusé. enfin, bien difficilement, ils se sont résignés. tu voulais cet enfant et tu l'aurais. alors tu l'as eu. non, tu n'as pas été mise à la porte pour l'avoir gardé. ils t'en ont peut-être voulu au début de gâcher ta vie, mais après la naissance de ce petit garçon ils ont très vite compris que tu étais tout à fait capable de réussir. d'être une mère. une bonne mère.
dorénavant, vingt ans, mère d'une enfant de presque quatre ans, tu grandis en même temps que ton petit-être. même si tu parles aussi souvent que possible à jackson, tu ne lui as jamais dit pour votre enfant commun, il ne sait même que tu as été enceinte. injuste, égoïste, menteuse, c'est sûrement ce que se diront les gens quand un jour la vérité éclatera au grand jour. mais en attendant, tu ne t'en veux pas, tu préfères que ce soit ainsi, plutôt que jackson revienne vers toi juste pour élever cet enfant avec toi. un père et une mère sans amour, ce n'est pas aussi ce que tu veux imposer à ton petit garçon. cependant, peut-être que le destin ce joue toi, où plutôt léa. sans que tu le saches, ta meilleure amie, t'as pris un billet pour acapulco afin de voir jackson, mais surtout de lui dire la vérité. c'est ce qu'elle veut depuis des années, elle ne comprend pas ton attitude. elle le fait pour ton bien, parce qu'elle sait également à quel point tu peux l'aimer. pertinente, elle n'a pas pris ce simple billet pour toi, elle en a également pris pour ta progéniture. pleine d'hésitation, cependant tu as cédé à sa demande, non pas pour y avouer ton secret, mais plus pour te convaincre que tu ne regretteras pas a décision. oui, tu finis par prendre ce vol pour acapulco en compagnie de cet être qui lui ressemble, qui te ressemble, nate.