“ Enfance, seul âge de la vie où le bonheur puisse être un état. ”

Un bruit sourd résonne dans l'appartement Bahl-Stratton. Un coup de feu pour dérober la fortune de la famille ? Un voleur beaucoup trop maladroit pour accomplir sa tâche sans faute ? Un porte mal fermée ? Une fenêtre qui claque par la faute du vent ? " Will fait voir doucement, les petites dorment, ne va pas leur gâcher la fête de Noël ! " -chuchote une dame élancée et blonde- Plusieurs cadeaux jonchent le sol, au pied d'un homme. Le vacarme établi, par le père de famille, pour déposer les cadeaux, en cette veille de Noël, attire, malgré eux, la curiosité de deux petits bambins. Sophia et Slohanne, les deux enfants tant aimés de la famille.De minuscule mains viennent s'appuyer sur le revêtement de la porte en bois. S'en suit l'approche d'une petite tête brune. " Grande-soeur, c'est le père-Noël ? " Des petits yeux, encore endormis, se dirigent vers une jeune fille, plus âgée et blonde. " Tais toi Sloh' ! Tu vas le faire partir et on n'aura pas nos cadeaux. " La plus grande installe son oreille contre le panneau de bois, pour y récolter des informations précieuses. Des ressources qu'elle ne doit n'y entrendre, n'y dévoiler. " Chérie, avec la journée qu'elles ont passé, elles doivent dormir. " -chuchote Will, l'auteur du bruit- La supercherie de Noël découverte, la petite fille tire le bras de sa jeune soeur, énervée par les révélations indirectes de son père, pour finir dans une chambre enfantine, la chambre des deux demoiselles. Après ce chamboulement de programme, la nuit c'est déroulé sans encombre. Les deux petites filles sont tombées de fatigue quelque temps après. La matinée, le ciel blanc à l'ouverture des volets, les rues couvertes de ce qui peut se comparer à de la poudre. Pas de doute pour les deux jeunes filles en ouvrant le volet. La neige est tombée cette nuit, le père-Noël a déposé les cadeaux. Les demoiselles se précipitent dans le salon auprès du sapin. " Merci pour tous ces cadeaux, gentil bonhomme rouge, mais, dis-moi quand j'aurai l'âge, je veux que tu m'offres un amoureux ! Gentil, rigolo et beau. Je serai sage et je mangerai le moins de sucrerie possible. " Des rires et un bougonnement viennent interrompropre le souhait de la petite fille. " Noël c'est nul, ce n'est même pas le père-Noël qui dépo.. " -stoppé- " Sophia, je te demanderai de bien vouloir te taire immédiatement ! Sloh' tu l'auras ton prince charmant ne t'inquiète pas, ma puce. "

“ Ça ne fait pas grand bien de s'installer dans les rêves en oubliant de vivre, souviens-toi de ça. ”

La pluie claque sur mes joues et il se profile à l'horizon, un orage violent. Les éclairs d'un blanc précieux allument, comme un interrupteur, le ciel dévasté, déchiré comme la pompe qui fait fonctionner mon corps. La perturbation atmosphérique pointe le bout de son nez, mais, rien y fait, je reste là, impassible devant la scène de déluge. La pluie ruisselle sur ma peau. Mon jean, mon pull en laine, mon chignon, ils ne ressemblent plus à leur description originale. Un temps à attraper une pneumonie, mais rien, mes pieds ne daignent pas courir. Ressassent cette scène. Les voir entrelacé. Lui, B. je lui pardonnais tout, toutes ses bêtises que je considérais comme un manque de maturité de sa part. Toutes ses tromperies, nos relations non exclusive. J'acceptais tout de ce pseudo mec aux belles paroles. Ce garçon je l'aime. Il me colle bien trop à la peau. Et elle, avec son sourire narquois qui berçait sa belle petite tête de traîné, elle avait gagné à me faire du mal, l'esprit de famille n'effleure pas certaine personne. Quoique, l'esprit de famille se résume plutôt à trois clans en pleine guerre. Les pro-mariage Bahl-Stratton ; et ceux contre, les Bahl et les Stratton. Oui, j'avais retrouvé mon petit-ami et ma cousine, nu dans un lit. Seulement eux ne jouaient pas aux cartes. “ Oh, j'adore la surprise, tu aurais pu avoir l'obligeance de m'emballer ce merveilleux présent. Et puis me tromper avec une personne correcte. Tu n'as pas peur de chopper quelques maladies avec celle là ? ” Ce souvenir, pour ainsi dire, s'estompe suite à l'éclat soudain d'une vive lueur, un peu plus haut sur le boulevard. Mes pieds décollent du sol. Mes foulés se font de plus en plus longues et intenses. J'éclabousse chaque passant, sitôt que mes pattes éclatent à la surface d'une mare d'eau. Je ne contrôle pas mes faits et gestes et peu m'importe, ces individus je ne les croiserai sûrement plus. Mes larmes coulent et se fondent dans la masse, de gouttes de pluie, qui arrosent mon visage. Les rues défilent devant mes yeux. En coin de rue se dessine l'immeuble ou toute ma famille demeure. Je veux rentrer, dormir pour oublier cette affreux cauchemar. Trois étages, marches montées deux par deux, une porte qui claque, un manteau qui tombe, une nouvelle porte qui claque. “ Les demandes au père Noël une belle connerie oui ! ”

J'étais seule, allongée sur mon lit, la tête coincée entre mon matelas recouvert d'un drap prune et de mon oreiller qui sent encore son odeur. Une odeur si virile, on peut y sentir toute sa fierté, le charisme parfait de cet homme. Je me remémore cette action. Une seule et unique partie de ma vie, qui en dix minutes, vient de bouleverser mon train de vie habituel. Lors de mes prises de respiration, cacher les quelques sanglots, que je voulais absolument retenir est quasiment impossible.
Quelques heures après ce capharnaüm sentimental, en pleine nuit, je m'installe sur une des banquettes qui décorent le balcon. Les yeux un peu rougis, j'admire le ciel orné d'étoiles qu'on peut à peine distinguer. " Ma chère fille, que se passe-t-il ? Tu n'as pas daigné venir manger ce soir. " Mes jambes prennent la direction de cette voix familière. Et je me laisse aller dans les bras de cette personne de confiance, mon père. Je l'aime tellement et je sais qu'on peut se confier à lui sans qu'il ne porte aucun jugement, une oreille attentive qui tombe à pic. “ Il a recommencé papa.. B. avec cette petite pimbêche de Cléophée. Je sais que je ne dois pas lui pardonner, que tout ça serait stupide de ma part, mais je le sens, il me manque atrocement. C'est l'homme qui me comble. Je ne suis pas réellement moi avec d'autres garçons. Pourtant, j'ai essayé de toutes mes forces, mais je craque à chaque fois. Tout est si confus, tu vois les torrents qui se déchaînent, tout ceci se fait ressentir en moi. Seulement ça touche pas mon flux sanguin ou autre, ce sont mes sentiments qui sont ballottés. Il joue sans cesse avec mes émotions. Il sait mon attachement. Je suis si pathétique. Aide-moi. ”

" Je t'aime, oui, ça c'est une certitude, mais, je n'arrive pas à me défaire de certains plaisirs que me procure la solitude sentimentale. Laisse-moi respirer, de l'air tu comprends, t'es intelligente non ? Je veux m'amuser tranquillement avec ses demoiselles. " -B&S en couple- " Je ne te mérite pas, je suis qu'un salaud, regarde je te fais encore pleurer. Ne reviens plus vers moi. Tu te fais du mal pour rien. Je ne veux plus voir ce regard si triste.. " -B&S en rupture- " Arrête tout de suite avec S., ce mec, c'est un bâtard. Je ne veux pas qu'il t'approche, te touche ou autre. Ca fait mal. Je t'aime Slohanne.. Ne me délaisse pas pour cet abruti. " -B&S amis- Tout un tas de phrases résonne dans ma tête. Combien de fois, mon entourage m'a prévenu qu'il n'était pas mentalement prêt. C'est de ma faute, pas lui, c'est moi qui lui cours après, il n'attend que ça !