une petite moue boudeuse prit place sur le visage enfantin de la jeune anglaise qui venait de fêter ses sept ans. elle croisa ses bras contre son ventre puis, fronçant les sourcils, elle s'approcha de son ainé. sym, quant à lui, était hilare en regardant sa cadette bouder de la sorte pour de telles futilités, ce qui ne semblait pas convenir à la jeune sixtheen. loin de là. elle marcha vers lui et lui asséna une première tape sur l'épaule. les rires de l'ainé se stoppèrent suite à cette action. mais me tapes pas ! l'enfant lui tira la langue en guise de réponse puis, elle se mit à courir jusqu'à ce qu'elle retrouve les bras aimants de sa mère. cette dernière était assise sur le petit porche de leur maison de banlieue londonienne, confortablement installée sur le vieux fauteuil à bascule qui avait servit maintes et maintes fois à endormir sixtheen et sym bien avant elle. l'enfant écarta les bras de sa mère afin de s'asseoir sur ses genoux. sym a ri de moi, mamà. magdalena sourit tranquillement caressant d'un geste tendre les cheveux de sa fille. cette dernière s'écarta de son étreinte et, reprenant un ton sérieux pour une enfant de son âge, elle questionna sa mère. pourquoi papà ne revient plus à la maison ? une once de tristesse passa sur le visage de la femme qui se remit à caresser distraitement la chevelure brune de sa fille. no volverá, mi bebé. malgré le chagrin qu'avait provoqué cette question d'apparence anodine, magdalena s'était arrangée pour garder une voix calme et sereine, cachant de ce fait sa peine naissante. ou plutôt, le mal ravivé dans son coeur par cette question. si la mexicaine était dans cet été là, c'était parce que l'homme qu'elle aimait plus que tout au monde était parti. tout simplement. les disputes avaient pris le dessus sur leur couple et, autant jouer le cliché jusqu'au bout, une secrétaire, blonde, aux jambes interminables avait également fait son apparition. suite à cela, mattheus avait jugé bon de tirer un trait sur magdalena sans pour autant renier ses deux enfants. il leur avait laissé la petite maison à la sortie de londres, optant pour un loft en plein centre ville. il continuait de voir sym et sixtheen, une fois par semaine. guère plus. au fond d'elle, sixtheen espérait qu'il allait revenir et qu'à quatre, ils formeraient à nouveau la famille qu'ils auraient dû être avant que cette ambre ne vienne voler la vedette à magdalena.

sym, je t'attend, hein ! quand tu veux tu bouge ton cul de fainéant et tu viens me voir ici. londres c'est mort, viens donc profiter du soleil et de la piscine. je te jure que j'ai une chambre d'ami et que tu n'auras pas besoin de dormir sur le canapé que maman m'a donné. sur ce, rappelle moi. je t"aime, sym. de tout mon coeur. sixtheen raccrocha et plaça son smartphone tout neuf dans la poche arrière de son short. attachant ses cheveux bruns en un chignon haut, elle noua un tablier autour de sa taille, attrapa un plateau et entra dans la salle bondée du petit restaurant qu'elle venait d'ouvrir. un restaurant simpliste dans lequel se mêlaient les odeurs de baguette française avec les pizzas italiennes en passant par quelques spécialités irlandaises et anglaises. tout était mélangé et en même distinct pour les papilles. c'était original et c'était ce qui lui correspondait le mieux. la jeune femme s'arma d'un large sourire et commença sa tournée. une nouvelle journée commençait